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TAMUNA SIRBILADZE WHEN THE SUNRISE LOOKS LIKE A SUNSET (2006)

installation view ColletPark Paris










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TAMUNA SIRBILADZE WHEN THE SUNRISE LOOKS LIKE A SUNSET (2006)

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TAMUNA SIRBILADZE INCONCURRENCE (2007)

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TAMUNA SIRBILADZE DIANA IN THE BATHROOM (2006)

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TAMUNA SIRBILADZE NELLY (2006)

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TAMUNA SIRBILADZE INCONCURRENCE (2007)

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TAMUNA SIRBILADZE INCONCURRENCE (2007)

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TAMUNA SIRBILADZE INCONCURRENCE (2007)

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TAMUNA SIRBILADZE INCONCURRENCE (2007)

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FRANZ WEST / TAMUNA SIRBILADZE / HYUN PARK INCONCURRENCE (2007)

ColletPark Paris

 

 

 

 


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TAMUNA SIRBILADZE INCONCURRENCE (2007)

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FRANZ WEST INCONCURRENCE (2007)

ColletPark Paris










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A PROPOS DE QUELQUES TABLEAUX DE TAMUNA SIRBILADZE 
par GAELLE OBIEGLY

 

 

Au premier plan, la figure humaine, en état de déréliction, soit en pleine nature, soit à l’intérieur, dehors, dedans, s’absorbe et se vomit. Beaucoup de femmes nues. Beaucoup de choses s’élaborent dans les entrailles - les entrailles, comme des profondeurs. Là, une femme dans l’herbe, qui est couchée dans l’herbe, on ne voit pas sa tête, on ne voit que ses jambes, qui sont écartées, mais on ne voit pas le sexe. On ne voit ni le sexe ni le visage de la femme. On a souvent l’impression que quelque chose entre dans l’anus de l’humaine nature, ou en sort. Là, une femme ou se lave ou défèque. Et toute joie peut être de la tristesse. Le tableau s’appelle clean. Le dos se dresse sur les deux globes fessiers, le corps de la femme ressemble à un sexe d’homme, la femme est à l’image de ce qui la pénètre. Elle a la main sur la baignoire, alors peut-être qu’elle se lave, après avoir fait ses besoins. Elle laverait quoi ? On n’a pas besoin de le savoir. Là, ça vomit. Qui ça ? La nature. Ça va, ça vient, d’un orifice à l’autre. Les orifices de sortie sont aussi des orifices d’entrée, pour ce qui est de l’anus, de la bouche, du nez. L’oreille, c’est différent parce que rien n’en sort, concrètement. Alors, la peinture résulte de ce qui est entré dans l’oreille. Ce qui est entré dans l’oreille sort sous forme de fantômes. D’ailleurs, personne ne voit la même chose dans une œuvre, ce qui confirme que l’art recueille des fantômes – des fantômes qui sont expulsés par l’orifice « oreille ». Là où une femme est couchée dans l’herbe certains verraient un anus, d’autres un sexe, d’autres rien, enfin rien de ce genre mais seulement une jambe là, une autre jambe là, parmi les végétaux. Toute cette humanité, son existence tourne autour du centre de son corps, passe son temps entre anus et vagin et bouche, ça a l’air d’être ça souvent, et puis vomissement ;elle est nue et elle vomit. Une femme vomit dans un lavabo. Il se peut aussi que le dehors –ayant forme de lavabo- ne s’élance vers l’intérieur de la femme. Alors, ce serait un lavabo qui cracherait dans une femme. Pour quelle raison ? Pour prendre sa revanche. Une chose en entraîne une autre, on n’est jamais tranquille, cela s’appelle la causalité. Par où ça commence ? Ignorance ou espièglerie nous avons, nous autres humains, inventé la causalité fantastique – intérieure. La causalité fantastique, celle de l’art et la causalité logique, celle de la science sont synchro. Une image précède une image et se pose sur une matière qui a été précédée par un autre état d’elle-même, etc. Chaque image est un fantôme, sortant d’un endroit de la nature et entrant dans un autre endroit de la nature. Les femmes, là, à cet endroit, sont en état de déréliction. Disons abandonnées. Disons dénuées de transcendance. Mais la transcendance est un effet spécial, comme la perspective – Tamuna Sirbiladze n’a pas recours au trucage. Il y a la grande nature, ouverte et la petite nature humaine, sans perspective, la nature intérieure du corps, il y a le ciel, la lune, la mer, les nuages et puis, à l’intérieur, la merde. Une nature dans la nature, l’une dégoulinant dans l’autre et vice versa.  Une femme debout, avec une grande natte bleue lui couvrant le dos, comme un serpent, est reliée par un fil à un récipient rouge, peut-être une poche de sang qui remplit l’humaine nature, peut-être, sinon, une poche où elle se vide. On court toujours le risque d’analyser les tableaux et de faire des diagnostics – schizophrénie et tout ça. Personnellement, je vois quelqu’un qui veut laisser sortir des choses qui sont à l’intérieur, quelqu’un qui jouit de sa nature, vomissements, transfusions, lavements. Est-ce que ça sort, est-ce que ça entre, est-elle sur les toilettes, enfin c’est toujours autour de ça, dans la salle de bain, autour du besoin, de ce qui est de l’ordre de la nature, il faut faire ses besoins, les choses doivent sortir, elles veulent être sorties – humeurs, crachats, idées, larmes, phrases, excréments, vomi - violemment, joyeusement. La propreté, c’est de se faire sortir, c’est surtout d’être propre après l’avoir fait. Il faut que tout ça, tout ce qui est à l’intérieur, soit plus du tout là. C’est le propre de notre culture : faire ses besoins, être propre, laver. Il ne doit rien rester qui rattache à ça, pas d’odeur, rien du tout, il faut que tout disparaisse, tout ça c’est pas bien, tout ce qui sort du corps. Ce que peint Tamuna Sirbiladze est notre nature obsédée d’elle-même, notre nature qui ne veut que se tirer, s’extirper de sa propre ordure – en ayant recours pour ce faire à toutes les fantaisies.



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PIERRE WEISS

YOU SHOOK ME



musical intervention | samedi 12 fevrier 2007

 

 

You shook me, morceau écrit par Willie Dixon et J.B Lenoir, enregistré pour la première fois en 1962 est ici réinterprété -déconstruit, avec la collaboration de Xavier Thibault. Ceci s’intègre dans mon projet sonore, plastique, cinématographique: Sexe, violence et problèmes de logement.


chant  PIERRE WEISS

guitare  YVAN DUHAME

ingénieur du son  XAVIER THIBAULT


 

 

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PIERRE WEISS YOU SHOOK ME (2007)

musical intervention ColletPark Paris













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FRANZ WEST / DENIS COLLET / TAMUNA SIRBILADZE

Paris (2006)










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