08 | 02 - 23 | 03 | 2008

 

Delphine COINDET
ROCK HARD (2005)
wood, rough coat, paint
dim. 125 x 125 x 260 cm

installation view ColletPark

 

 

 

 

 

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Delphine COINDET
ROCK HARD (2005)
wood, rough coat, paint
dim. 125 x 125 x 260 cm

installation view ColletPark




 


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Sylvie AUVRAY
JOASHU TREE (2008)
paint on canvas
dim. 261 x 220 cm

installation view ColletPark






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Sylvie AUVRAY
CORINNE (2008)
paint on canvas
dim. 265 x 195 cm

installation view ColletPark






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Sylvie AUVRAY CORINNE (2008)

installation view ColletPark






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Delphine COINDET CHIEN CHINOIS (2008) 

installation view ColletPark




 

 

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SYLVIE AUVRAY | DELPHINE COINDET

STUPEUR




vernissage | samedi 8 mars 2008

 


Sur l’échelle des imaginaires, des matières et des médiums, Sylvie Auvray et Delphine Coindet se situent a priori à l’opposé. Sylvie Auvray explore à la main toutes sortes de pratiques (le bois, la peinture, les pastels, le grattage, le dessin partout, tout le temps, et certains de ses dessins ont été utilisés dans la toute dernière collection Rykiel). Son univers est obsessionnel, très personnel, même si elle détourne à l’occasion des images trouvées. Il vaudrait mieux parler d’images cherchées, d’ailleurs, dans les revues surannées, les cartoons rétro, les marchandises désuètes, et tout le reliquaire des années 50. Delphine Coindet travaille au contraire dans un champ presque exclusivement sculptural. Ses sculptures précises ont d’ailleurs toujours possédé cette qualité générique qui les place entre le règne de la 3D et celui de l’image plate, conçue sur ordinateur. Les couleurs sont éclatantes, industrielles, modernes. Si l’on excepte ses dessins au feutre, elle n’intervient pas physiquement dans la production des pièces.

 

Mais ce mode de fabrication évolue. Dans Stupeur, la gothique colonne Rock hard est bombée à la main, et le mobile est visiblement bricolé. On le devine donc, il y a bien quelque chose qui relie ces deux artistes : Sylvie Auvray et Delphine Coindet partagent un intérêt identique pour le destin des objets, le choc des textures et des imprimés, et in fine pour la chose pop . Dans Stupeur, elles en livrent deux interprétations divergentes, mais également perverses, un pop générique et chatoyant d’un côté, l’exploration vernaculaire d’un kitsch charmeur de l’autre. Et Ainsi la panoplie de la-jeune-fille-parfaite qu’on trouve par endroits chez Sylvie Auvray (papillon, fleurs fraîches, dentelles et couleurs pastel) ne dissimule que très partiellement un trouble. Pas simplement jolies, les jeunes filles ont l’air démentes, au bord de la pendaison, et les ménagères importées directement des Trente Glorieuses sont sur le point d’imploser. La série des bibelots-projectiles - cristallise cette tension : des coiffes queer, des pingouins, un mini-bestiaire, des citrons, un panda, un âne en peluche, de petits personnages libertins et autres fantaisies du siècle des Lumières et le plus petit king kong du monde, toutes ces joliesses décoratives sont embourbées dans le plâtre, transformées en grenade. Le geste est drôle. Il est aussi cruel, car les objets sont maltraités comme ce petit daim captif du plâtre blanc, perdu comme l’agneau d’Away from the flock. Chez Delphine Coindet, la fraîcheur fonctionne comme un piège : l’échantillonnage de toutes les textures, la composition arbitraire, et les jeux de miroir illusionnistes sont des appâts. Et la séduction violente qu’exercent ses pièces révèle un désir de capturer le spectateur, de l’étonner au sens le plus fort du terme, bien plus que de lui plaire.




Jill Gasparina

 

 

 

 

 

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Colletpark Paris (2008)

 

 

 

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